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Celestin Twizere

Gemeinschaft Sant’Egidio, Ruanda
 biografie

Je m’appelle Célestin Twizere, et comme vient de le dire le chairperson de ce panel, je viens du Rwanda un pays ou il y a 14 ans exactement a connu le terrible génocide, le dernier de ce siècle, et d’une région, celle des Grands Lacs africain qui connaît encore pendant ces jours des troubles et une crise humanitaire causé par un conflit armée de longue durée. Il m’est difficile de parler de toutes les dimensions de la pauvreté seulement en peu de temps, j’aborderai seulement l’aspect pratique de comment bâtir la paix en faisant le combat contre la pauvreté. Avec mon expérience personnelle de chaque jour je voudrais contribuer à cette table ronde pour vous dire qu’il est possible de travailler pour bâtir une paix  durable.

Pour commencer je dirai ceci en citant Andrea Riccardi dans son livre la paix préventive, « la guerre et la mère de toutes les pauvretés et la pauvreté est la mère de toutes les guerres ».  Vu que la guerre engendre la pauvreté et la pauvreté la guerre, que puissions-nous faire pour bâtir une paix durable ? La réponse facile serait qu’il suffit d’éradiquer la pauvreté. Ce sujet est débattu depuis longtemps, mais pourquoi, au fur des années, la pauvreté augmente ? Les riches deviennent de plus en plus riche et les pauvres de plus en plus pauvres.  Y-a-t-il besoin des grands moyens pour le faire ? Qu’est ce qui manque alors ?

Par exemple, la guerre qui se déroule maintenant dans le Kivu à  l’est du Congo, le Congo étant cet immense pays de l’Afrique centrale, convoité par toutes les puissances mondiales à cause de ses richesses du sol et du sous-sol est provoqué par la pauvreté car ceux qui se batte sont des pauvres citoyens qui sont contraint de se battre car ils peuvent trouver seulement à manger. Que deviendront tous ces enfants qui grandissent dans la violence, la méfiance et l’humiliation ?

Les pauvres savent que la guerre est la mère de toutes les pauvretés et que les conflits et la violence génèrent la misère et les premiers qui payent ce sont eux. La paix ne signifie pas seulement la fin de la guerre, c’est la solidarité avec tant des  millions des pauvres au monde. Si nous voulons la paix, nous devons aller à la rencontre des pauvres. Il n’y a pas de paix quand des millions des femmes, d’enfants, subissent la violence de la pauvreté. Tant de souffrance est insupportable.

Combattre la pauvreté et l’exclusion n’est pas une question de charité et ne dépend pas du niveau de richesse d’un pays, c’est une obligation morale et chaque homme, chaque femme de notre temps est invité à faire de son mieux pour aussi donner les valeurs de la justice et de la paix. 

Qu’est ce que la pauvreté et qu’est - ce qu’un pauvre. Comprendre cette définition aiderait mieux à commencer à bâtir la paix. Le pauvre c’est un frère, une sœur dans le besoin (enfant abandonné, un immigré, un étranger, un enfant de la rue, un clochard). Il n’a pas surtout besoin d’une aide matérielle, mais de l’affection, d’être considéré comme une personne. Beaucoup des guerres qui se déroulent en Afrique sont basées surtout sur l’exclusion et l’humiliation. Les enfants grandissent sans connaitre les valeurs de la vie, sans aucun respect à l’autre, sans affection et d’une part lorsqu’ils font la guerre, ils sont entrain de payer, de rendre la même chose qu’ils ont reçu. Combattre la pauvreté serait alors simplement venir en aide aux frères et aux sœurs dans le besoin.

Tant de frères nécessiteux attendent de l'aide, tant d'opprimés attendent la justice, tant de peuples attendent le respect: est-il possible que dans notre temps il y ait encore des personnes qui meurent de faim, qui restent condamnées à l'analphabétisme, qui manquent des soins médicaux les plus élémentaires, qui n'aient pas de maison où s'abriter? Le tableau de la pauvreté peut être étendu indéfiniment, si nous ajoutons les nouvelles pauvretés aux anciennes, nouvelles pauvretés que l'on rencontre souvent dans des secteurs et des catégories non dépourvus de ressources économiques, mais exposés à la désespérance du non-sens, au piège de la drogue, à la solitude du grand âge ou de la maladie, à la mise à l'écart ou à la discrimination sociale.

Devant les problèmes de la paix, souvent menacée, avec la hantise de guerres catastrophiques, devant le mépris des droits humains fondamentaux de tant de personnes, spécialement des enfants il faut réagir le plus tôt possible car personne n’est épargné du problème dans un futur proche, tôt ou tard.  Nous l’avons vu récemment dans la banlieue parisienne, après  les élections au Kenya, nous assistons cela actuellement dans la guerre au Kivu.

Comment rester insensibles aux appels de ceux qui, sur les différents continents, ne réussissent pas à se nourrir suffisamment pour vivre? Pauvreté et malnutrition ne sont pas une simple fatalité, provoquée par des situations environnementales défavorables ou par de désastreuses calamités naturelles. Les considérations de caractère exclusivement technique ou économique ne doivent pas prévaloir sur les devoirs de justice envers ceux qui souffrent de la faim.  Cela rend nécessaire une réflexion sur les racines profondes de la pauvreté matérielle, donc également sur la misère spirituelle qui rend l'homme indifférent aux souffrances de son prochain. Il faut alors chercher une réponse avant tout dans la conversion du cœur de l'homme au Dieu de la charité, pour conquérir ainsi la pauvreté d'esprit.

J’ai rencontré la communauté de Sant’Egidio alors que j’étais étudiant à l’université au département de Physique. C’est le début de ma conversion lorsqu’à travers la prière et le service aux pauvres j’ai rencontré les enfants dans ce que nous appelons « école de la paix ». En effet, il s’agit de la rencontre vivante avec l’Evangile, qui nous fait devenir des hommes et des femmes universelles, frères et sœurs dans le Seigneur. Il s’agit d’apprendre à ne pas rester indifférent aux souffrances des autres. Souvent on pense seulement à soi-même. Et l’évangile de ce monde est sauve-toi toi-même, mais lorsque je vois un enfant abandonné, comme un frère je dois absolument l’aider.

A travers la communauté, j’apprends que, ensemble si nous vivons selon l’évangile, nous pouvons être des médecins pour les blessés de la vie, des pères et des mères pour les enfants abandonnés, des compagnons pour des voyageurs solitaires.

L’orientation de l’évangile vers les pauvres nous a beaucoup aidé dans ce sens que nous avons compris combien de fois notre vie à un sens en regardant la façon de vivre des pauvres. Les pauvres nous ont enseigné à comprendre l’évangile et les rendez-vous réguliers avec eux nous aident à devenir meilleurs.

Les premiers pauvres que nous avons rencontrés c’étaient justement les enfants qui vivent dans les orphelinats ainsi que les enfants de la rue. L’école de la paix avec les enfants;  Il s’agit d’un soutien pour les enfants qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, pas comme des spécialistes de l’éducation mais comme des frères et des sœurs. Nous avons commencé une amitié avec eux et franchement ils sont aussi sympathiques comme d’autres enfants et ils sont capables d’aimer et d’avoir confiance aux adultes. Les enfants qui grandissent à l’école de la paix apprennent les valeurs de la vie et sont capables de le protéger. A l’école formel ils sont les premiers à protéger les plus faibles et à dire ceci est mauvais, ceci est bon, et quand les enseignants leur demande ou ils apprennent cela, ils disent à l’école de la paix. Il ya par exemple les enfants soldats qui passent à l’école de la paix et nous disent leur souffrances, mais petit à petit nous comprenons qu’ils sont comme d’autres enfants qui peuvent reprendre le cout normal de la vie et peuvent encore sourire de la vie. Il y a ceux disent facilement nous sommes sorti de l’enfer.

L’école de la paix est aussi l’école du pardon et cela est un processus. Les témoignages des enfants des écoles de la paix nous donne un espoir que demain sera meilleur car la rencontre avec des frères et des sœurs qui les aiment leur apporte un goût à la vie. Nous avons rencontré et nous continuons à les rencontrer des enfants orphelins du génocide, d’autres dont les parents sont en prison. A la rencontre avec la communauté, ils retrouvent un sens à leur vie, car au moins ils sont aimés par des personnes qui ne sont pas de leur famille et qui ne sont pas obligé de le faire. Bref, à la rencontre des frères et des sœurs, bref à la rencontre avec l’évangile, on retrouve le goût de vivre, de pardonner, d’aimer et d’être aimé.  Tous ceux qui participent à ces activités sont des jeunes universitaires, des jeunes travailleurs, avec leur difficultés quotidiennes, mais étant convaincu d’une chose, qu’il y a plus de joie de donner que de recevoir, et que personne n’est si pauvre de façon qu’il ne peut pas aimé.

En se découvrant aimé de Dieu, l'homme comprend sa dignité transcendante, il apprend à ne pas se contenter de soi et à rencontrer l'autre dans un tissu de relations toujours plus authentiquement humaines. Des hommes rendus nouveaux grâce à l'amour de Dieu sont en mesure de changer les règles et la qualité des relations, ainsi que les structures sociales: ce sont des personnes capables d'apporter la paix là où sont les conflits, de construire et de cultiver des rapports fraternels là où se trouve la haine, de chercher la justice là où domine l'exploitation de l'homme par l'homme. Seul l'amour est capable de transformer de façon radicale les rapports que les êtres humains entretiennent entre eux. Inséré dans cette perspective, tout homme de bonne volonté peut entrevoir les vastes horizons de la justice et du développement humain dans la vérité et dans le bien.