Deel Op

Jacques Mourad

Syrische monnik van het Mar Mussa klooster, Syrië
 biografie
Je suis le père Jacques Mourad, moine de la communauté de Deir Mar Moussa Al-Habachi et prêtre du diocèse Syro-Catholique de Homs Hama Et Nabek. J’était Curé du monastère et de la paroisse de Mar Elian à Quaryatein in Syrie. 
    
Le pont de la Paix
Un cri dans l’Espérance
   
Nous sommes tous invités à unifier nos existences humaines par la dimension spirituelle qui est Une partout, dans chaque personne crée à l’image de Dieu. 
Nous savons bien que nous sommes tous différents, et que chaque religion ou ethnie cherche à se retrouver en face des autres. Chacun pensant détenir la vérité…c’est bien, mais la vérité est dans le cœur de Dieu. 
Chaque religion, chaque communauté, est invitée à vivre dans la vérité. 
C’est là, où nous pouvons commencer à construire ce pont. Par une nouvelle attitude, un nouveau regard, une nouvelle pensée, car nous sommes Un.
Nos différences, nos spécificités, sont une richesse elles doivent être créatrices d’une harmonie dans et malgré la diversité de nos différences à tous les niveaux de nos vies. 
   
Mais la question est : pourquoi voulons nous construire un pont de la Paix et, comment ?
Est-ce la solution pour arriver à un monde meilleur ? 
Je commence par l’expérience de notre communauté monastique de Mar Moussa en Syrie notre pays, et sa vocation au dialogue engagé avec les musulmans. Avec ce peuple qui est habitué depuis la nuit des temps, à visiter les lieux sacrés chrétiens. 
Les musulmans ont recommencé à visiter notre monastère du VIème siècle, abandonné depuis presque 300 ans, en 1991 au début de notre vie en ce lieux.
Notre vocation a été consacrée sur trois piliers, qui sont indissociables, interdépendants :
1- La prière.
2- L’hospitalité.
3- Le travail manuel.
La prière en est la base sur laquelle l’hospitalité s’appuy tout en étant prière, et le travail manuel en renforce l’action tout en étant lui même prière. C’est l’expérience juste dont tout d’écoule.
Cet appel que nous avons senti des le début de notre vie communautaire est une bénédiction de la vierge Marie à notre vie monastique.
 
Je vais me concentrer sur l’hospitalité. Par l’image d’Abraham le patriarche qui a vécu dans le désert et qui a accueillie trois personnes sous l’arbre de Mamra où il les a reçu avec joie, et humilité, leur lavant les pieds, leur sacrifiant un agneau pour leur donner à manger. 
Dans la compréhension de l’hospitalité les éléments importants sont : 
1- Recevoir les visiteurs en considérant qu’ils viennent dans leur maison.
2- Offrir gratuitement ce que nous avons : notre temps, nos nourritures, le logement.
3-  Partager notre temps avec eux et le vivre comme une méditation ; à l’image de Dieu   qui nous reçois tous les jours dans sa grande miséricorde. 
4- Rappeler que nous sommes tous des hôtes sur cette terre, en attendant qu’arrive le jour du Seigneur où notre pays la Syrie recevra enfin comme il l’a toujours fait, toute personne, comme des fils et des filles d’un seul Père céleste en redevenant un pont convivial entre les nations. 
Ce qu’il a toujours était depuis des siècles.
5- Le partage de la parole de Dieu c’est notre caractéristique. Elle fait partie de notre Hospitalité. Tous nos monastères portent cette dimension spirituelle qui nous permet de vivre la parole de Dieu dans un partage spirituel et catéchétique commun…
C’est La grâce de nos lieux sacrés : Mar Moussa a Nabek, ou Mar Elian a Quaryatein en Syrie qui remonte au Vème siècle, ou Maryam Aladra a Sulaymānīyah dans le Kurdistan Irakien qui date de 1862, ainsi que notre présence au monastère de San Salvatore à Cori dans le Diocèse de Latina en Italie. 
 
A Mar Moussa, l’église a de merveilleuses fresques représentant l’espérance du monde céleste : La vierge Marie dans l’abside est entourée par des Pères de l’église, des martyres, des saints, et en face la fameuse Fresque sur le jugement dernier, accompagnée d’autres fresques. 
A Mar Elian, il y avait la tombe de Saint Julien d’Édesse, ou Saint Julien le Vieux. Des musulmans comme des chrétiens y venaient visiter le Saint présent dans sa tombe. Ils allumaient des bougies et ils priaient Dieu afin qu’il exauça leurs prières et leurs supplications. Je dis (y venaient) parce que tout a été détruit en 2015.
A Deir Maryam Aladra l’église qui était autre fois celle de la paroisse du quartier, est aussi visitée par beaucoup de musulmans de la région. 
Nous poursuivons cette spécificité particulière d’hospitalité pleine et entière d’écoulant du fait de la position géographique et historique de mon pays, Dans chacun de nos monastères, petits ponts concrets de ce qui se vivaient en Syrie comme en témoigne l’archéologie.
 A doura-Europos, on trouve une vingtaine de temples de différentes religions dans une petite ville dans le désert, prés de l’Euphrate. 
Un exemple parmi tant d’autres.
 
Aujourd’hui, - « notre monde est devant le risque d’une troisième guerre mondiale » a signalé le Pape François. 
Ce qui se passe en Syrie depuis 2011, ainsi que dans d’autres pays de la partie sud de notre monde est une crise humaine dont L’Europe n’en touche que la queue par les groupes d’émigrants arrivant par la mer…en cette occasion j’annonce tous mes respects à toutes les organisations qui les aident. En particulier la communauté de Saint-Egidio avec leurs couloirs humanitaires sauvant des vies, et permettant aux refugiés de quitter les camps du Liban, où à cause de problèmes politiques, ils sont en souffrance insupportable. 
Des préjugés dominent encore dans la mémoire du peuple Libanais concernant le peuple Syriens, par rapport à la guerre passée, empêchant la bonne attitude.   
Il en va de même dans d’autres camps de refugiés dans d’autres pays incluant la Syrie même. Les informations que je détiens sur ce sujet sont des témoignages crédibles car directs et vécus.
Je veux insister sur la différence qu’il faut établir aussi avec ces réseaux comme sainte Egidio, et l’importance des initiatives citoyennes, locales. Cette différence c’est : la création d’accueils possibles et d’insertion réelle, ce qui poussent les institutions et les gouvernements à l’action.
Je veux signaler aussi que l’Eglise n’a pas joué sont rôle évangélique honnête auprès des refugiés, et ce même envers les chrétiens Syriens, elle aurait dû et devrait les empêcher d’émigrer toujours et beaucoup plus loin. Elle doit plutôt s’engager plus fermement dans les solutions à long termes et prendre des positions plus fermes sur les causes profondes de l’immigration, permettant ainsi d’arrêter de mettre fin au réel projet de vider le Moyen-Orient des Chrétiens, et Supprimer par là son origine Chrétienne. 
Nous sommes blessés par le silence que le monde entretien envers ce qui se passe dans notre pays la Syrie, le Yémen, dans plusieurs pays d’Afrique, et en Amérique du sud….
Certains pays d’Europe font beaucoup…mais malheureusement ce n’est pas suffisant. Il faudrait des initiatives plus fortes, courageuses, libres qui défendent les lois Humaines pour vaincre ce mal qui augmente jour après jour dans notre monde. 
 
Soyez attentifs : la publicité de la crise des émigrés qui se développe en Europe et dans tous les pays riches et confortables… cache les véritables intérêts de ces pays qui recherchent à augmenter sans fin leurs richesses par n’importe quels moyens. 
 
Est ce que le peuple de ces pays n’est pas au courant ? franchement, j’en doute ?
Il faut « Arrêter d’augmenter cette course aux richesses, de cacher vos yeux devant ce qui se passe de l’autre coté de la méditerranée, arrêter de croire certains médiats utilisés par les politiques qui décrivent ces conflits comme étant religieux et ce en invoquant de fausses raisons religieuses de grande envergure, suscitant et favorisant la peur dans notre monde.  Alors qu’en fait, ce sont des conflits économiques instrumentés dangereux. 
 
D’autres utilisent des termes forts, réels mais incomplets comme : « persécution des chrétiens du Moyen-Orient » utilisés par certains afin de justifier le mal extrême qui se fait envers les autres, plus précisément les musulmans Sunnites. Fuyant ainsi leur responsabilité directe de même que celle de la présence historique des chrétiens sur leur terre d’origine. Là, où ils ont été nommé pour la première fois : « Chrétiens ». 
Ce que nous vivons aujourd’hui : ce silence, cette manipulation, que je ne peux pas penser inconsciente, au regard de la profusion des possibilités de communication, est insupportable. 
La mission de l’église aujourd’hui, son devoir est d’établir un projet nécessaire à notre temps, la construction de la route de la paix, le Pont, pour sortir du tourbillon des intérêts économiques, de cette course aux richesses, au pouvoir, à la supériorité a tout prix. 
Qui a pour conséquence l’empêchement cruciale du développement de ces pays en pleine crise de demande de liberté. 
Le manque évident de la responsabilité mondiale envers ces peuples rend tous les efforts, des personnes et des communautés pour les aider à se développer, plus difficile voir même impossible.
L’Église ne peut se soustraire de l’obligation d’aider, de soutenir, tous les peuples qui cherchent et demandent ce qui leurs revient de droit : la Liberté. Elle doit continuer à les aider à construire leur liberté face aux autorités totalitaires qui ont divisé le monde et qui sont soutenu par la communauté des pays riches et puissants.
 
Je partage avec vous cette rencontre pour la réalisation du pont de la paix qui demande de nous tous une initiative authentique profonde libre et concrète, par la réalité du terrain que j’ai vécu, mais aussi par un message reçu durant la messe du Pâques 2016, premières Pâques après mon retour à la liberté.
Ce message répondait à une question que je me posais concernant l’absence de mon Frère le Père Paolo Dall’oglio et de plusieurs personnes dans mon cœur attristé.  
La question était comment puis-je arriver à la résurrection ?
La réponse qui m’a été donné : c’est que notre monde a besoin d’une révolution mondiale contre la fabrication d’armes et la création de guerres causées par la cupidité et la convoitise humaine. 
Notre monde a besoin d’être sauvé. Nous sommes à une charnière. C’est notre devoir aujourd’hui. 
Merci….